Le régime commun est la libre communicabilité des documents d'archives publics mais pour certains d'entre eux, la législation prévoit des délais spéciaux.
Les documents d’archives sont accessibles selon les dispositions législatives en vigueur, notamment celles prévues par le Code du patrimoine :
Article L213-1
Les archives publiques sont, sous réserve des dispositions de l'article L. 213-2 du Code du patrimoine, communicables de plein droit.
Article L213-2
Par dérogation aux dispositions de l'article L. 213-1 : les archives publiques sont communicables de plein droit à l'expiration d'un délai de :
→ L'état civil
Les registres de décès sont immédiatement communicables à condition qu'ils fassent l'objet d'un registre unique où les actes ne sont pas mélangés avec les actes de naissances et de mariages. Pour rappel, les registres de naissances et mariages sont communicables au bout de 75 ans. Les tables décennales sont toutes communicables immédiatement.
→ Les archives privées
Les archives privées présentent un cas particulier. Au moment du transfert aux Archives départementales par don, legs, cession, dépôt ou dation, le propriétaire peut imposer des conditions de communicabilité : fixer un délai plus ou moins long, ou imposer que toute communication soit soumise à son approbation.
S’il ne fixe pas de conditions spéciales, ce sont les délais applicables aux archives publiques qui sont pris en compte.
→ Les registres de recrutement militaire
Les registres de recrutement militaire (sous-série 1R) contiennent les feuillets matricules des conscrits. Ils comportent de nombreuses informations importantes pour qui fait sa généalogie ou étudie un personnage masculin : origines, description physique, états de service, etc.
La nature même des informations qu’ils comportent peuvent poser des problèmes de communication :
⇒ mentions médicales (autres que blessures de guerre et affections bénignes) : délai de 120 ans à compter de la naissance de l’intéressé ou de 25 ans à compter du décès
⇒ mentions disciplinaires ou judiciaires : délai de 75 ans à compter de la décision
⇒ mentions de filiation : délai de 75 ans
Une procédure particulière de dérogation existe pour ces documents :
⇒ pour les personnes de la famille de l’intéressé (ou mandatées par elles), sur justificatif de leur lien de parenté : consultation intégrale du feuillet et reproduction éventuelle
⇒ pour les personnes extérieures à la famille : consultation et reproduction avec occultation des éventuelles mentions médicales, disciplinaires ou judiciaires et de filiation. Pour pouvoir consulter le feuillet sans occultation, il convient de demander une dérogation.
Il existe différentes raisons pour qu’un document soit non communicable :
Avant de formuler votre demande
Assurez vous que le document que vous souhaitez consulter n'est pas librement communicable, et qu'il n'entre pas dans le cadre de dérogations générales (registres matricules, recensements de la population, documents concernant la Seconde guerre mondiale ou relatives à la guerre d'Algérie). N'hésitez pas à vous renseigner auprès du président de salle de lecture.
Remplir le formulaire de demande
Pour la consultation des documents non communicables, une dérogation peut être faite sur demande auprès de notre service. Vous pouvez télécharger le formulaire de demande.
Comment déposer votre demande ?
Avant de nous transmettre votre formulaire de demande, assurez-vous qu’il soit complet. Vous pouvez à tout moment solliciter l’appui du service pour qu’il vous aide à compléter votre demande.
Instruction de la demande
En cas de refus
En cas de refus, même partiel, il vous est possible de saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) dans un délai de deux mois à compter de la date à laquelle vous avez reçu la réponse :
Commission d’accès aux documents administratifs - TSA 50730 - 75334 PARIS CEDEX 07 ou cada@cada.fr ou https://www.cada.fr/formulaire-de-saisine
À noter
Une absence de réponse à votre demande dans un délai de deux mois vaut refus tacite. Passé ce délai, il vous est alors possible de saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) dans les mêmes conditions que celles qui sont énoncées ci-dessus. Vous pouvez toutefois contacter au préalable le service auprès duquel vous avez présenté votre demande pour connaître son état d’avancement.
Obligations de confidentialité
Comme le rappelle l’engagement de réserve que vous avez signé, toute divulgation d’un secret protégé par la loi contenu dans les documents dont vous avez obtenu l’accès est interdite et vous expose à des sanctions pénales et administratives.
Obligations en matière de protection de données à caractère personnel
Si vous souhaitez traiter des données à caractère personnel contenues dans les documents dont vous avez obtenu l’accès anticipé, vous êtes soumis au respect du droit en matière de protection des données à caractère personnel. Pour plus d’informations, voir le site de la Commission nationale de l’informatique et des libertés : https://www.cnil.fr.
Les documents comportant des données à caractère personnel peuvent être publiés sur Internet lorsqu’ils sont ou deviennent librement communicables au regard du code du patrimoine.
Échappent cependant à cette règle les documents comportant des « données sensibles » au sens des articles 6 et 46 de la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978 : données qui révèlent la prétendue origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques, l’appartenance syndicale des personnes, les données qui concernent la santé ou la vie sexuelle, les données relatives aux condamnations pénales ou aux infractions.
Les documents comportant ce type de données ne pourront être diffusés qu’au terme d’un délai de 100 ans – ou du délai de communicabilité fixé par le code du patrimoine s’il est supérieur à 100 ans (secret médical dans certains cas). À titre d’exemple, les registres des hypothèques ou de l’enregistrement peuvent être diffusés en ligne dès 50 ans, les listes nominatives du recensement de la population au terme de 75 ans, les registres d’écrou des prisons au terme de 100 ans. Pour l'état civil : dès 25 ans pour les décès, 75 ans pour les mariages et 100 ans pour les naissances avec mentions marginales.