Afin de mettre en valeur les fonds qu’il conserve, le service propose à l'écoute des archives brutes dans le cadre de manifestations culturelles ou d’expositions. Parce qu’elles permettent de découvrir le point de vue des témoins directs et des acteurs de l’histoire, ces archives offrent un autre éclairage.
Les archives peuvent également être réutilisées dans un montage où leur contenu narratif va dialoguer avec d’autres éléments sonores, constituant ainsi différentes strates qui racontent l’histoire autrement, tout en respectant l’intégrité des propos.
« C’est les oreilles qui ont pris l’habitude… »
Sur le plan de section du quartier dessiné en 1964 par Philippe Dubois, l’îlot T8 désigne la zone accueillant les bâtiments H et I qui marquent l’entrée nord du quartier de Rayssac.
Il est des lieux qui font davantage rêver que ces cubes jumeaux, mais la vie vit partout. Orchidée, primevère ou fleur de rond-point. C’est ce que donnent à voir ces portraits sonores. Un quotidien privé et collectif où l’on reçoit avec plus ou moins de philosophie les bruits de la vie de l’autre, où l’on retient avec plus ou moins de peine les bruits de sa propre vie.
« Il paraît qu’il y a des voyous », mais « tous les voisins sont charmants ». Les retours nocturnes du mari éméché deviennent fiction radiophonique, les trajets d’ascenseur découpent en rondelles les conversations-feuilletons. Des camions-poubelles lève-tôt, du tricot, de l’entraide et des éclats de rire… Brandade de morue, Feux de l’amour, graines de pamplemousse et œuvres complètes d’Einstein. La vie, quoi.
Merci aux habitants de l’îlot T8.
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Prise de son et montage : Céline Della Savia. Durée : 22'08. Janvier 2016.
Des instantanés sonores réalisés par Céline Della Savia accompagnent certaines photographies de Vincent Boutin, présentées aux Archives départementales du Tarn, dans le cadre de l'exposition Espaces-Frontières.
« La ville se transforme en permanence : quel que soit le médium employé, tout prélèvement est rapidement obsolète. Les extraits audio présentés isolent des échantillons : en illustrant des ambiances, ils donnent un aperçu complémentaire des images sorties de leur silence.
La restitution de l’expérience du cadre urbain est forcément fragmentaire et subjective. La vue, les sons, les odeurs, la relation physique avec le sol varient en fonction de l’âge et de la personnalité des individus. Tout comme le regard peut être happé par un bâtiment ou une enseigne publicitaire, le cerveau sélectionne ce que nous entendons du monde extérieur, en fonction de notre activité et de notre culture. La rapidité de nos déplacements et les habitudes liées à un environnement quotidien conditionnent notre attention à ces sources d’informations que l’on considère souvent à travers leurs facultés de nuisance.
Ces extraits nous obligent à nous concentrer sur un moment éphémère et unique. Ils sont indéniablement dominés par l’omniprésence de la circulation automobile, audible depuis les hauteurs de la ville jusqu’à l’intérieur des églises. Significativement, et malgré la présence régulière de chants d’oiseaux, il n’existe pratiquement aucun endroit où il soit possible d’échapper aux bruits des moteurs. Les voitures, les avions, les sirènes des véhicules de secours, les travaux, révèlent l’activité humaine tout en réduisant sa présence : les bruits de pas ou de conversation, les cris d’enfants, sont rares au milieu de ce bourdonnement quasi incessant, qui laisse parfois la place aux ronronnements mécaniques des lignes électriques ou de la station de pompage du Caussels.
Découpés dans un monde sonore relativement abstrait, ces témoignages nous confrontent à une autre dimension de la réalité : ils nous rappellent que c’est un ensemble de sensations qui crée le sentiment d’urbanité, proposant une expérience globale qui participe à la qualité de vie et à l’identité de la ville. » Vincent Boutin
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Photographies : Vincent Boutin. Prise de son et instantanés sonores : Céline Della Savia. Durée de l’instantané 1’20. Mai 2013
Exposition aux Archives départementales du Tarn (15 avril–17 mai 2013), sous le titre : Espaces | frontières – paysages urbains.
Lot #13 donne à entendre la rumeur des coulisses : la centrale de traitement d’air des magasins d’archives, désignée comme étant le lot n° 13 dans le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) ayant servi de base à la construction du bâtiment. Une installation conçue à la marge de manière à limiter les niveaux de bruit engendrés par ses appareils et qui ne laisse entrevoir que ses tentaculaires éléments terminaux.
Cette machinerie, par certains aspects, revêt les traits d’un organisme vivant dont elle a en charge l’équilibre instable ; celui-là même qui garantit la pérennité de l’archive. Excentrée, elle n’en demeure pas moins au cœur du système de conservation. Et dans les arcanes du bâtiment, un étrange fantasme d'intemporalité…
Enregistrer les sons du réel, c’est capturer les sons qui nous entourent, non pas dans un souci d'inventaire technique pointilleux, mais dans le but de les remodeler en une forme inédite, capable de restituer l’idée d’un lieu, un propos, une émotion.
Lot #13 nous révèle que sous la banalité des sons du quotidien, s'offrent d'immenses plages de poésie et d'humanité pour qui prend la peine de les écouter.
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Prise de son et montage : Céline Della Savia, Roland Ossart. Composition : Roland Ossart. Voix : Franck Alban, Louise Cassagne, Michel Combes, Françoise Hubaut. Durée : 8'30. Septembre 2012.
Ce montage a été réalisé pour l'exposition Sainte-Barbe présentée au Musée-mine départemental. Il valorise le fonds de témoignages oraux d'anciens mineurs de charbon du Tarn, et plus particulièrement la thématique des fêtes dans le bassin minier.
Ces témoignages originaux, collectés par le Musée-mine en 2000-2001, sont conservés et consultables aux Archives départementales.
Remerciements : extraits des témoignages de Guy Batista, Célestin Diaz, François Espanol, Yvan Judici, Louis Pagès, Gilbert Pardo, René Salvetat, Stanislas Swiatek, Jacques Vedel, Francis Witas, avec la collaboration de Patrick Trouche. Prière à sainte Barbe (Fonds CORDAE/La Talvera).
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Réalisation : Céline Della Savia, Myriam Devalette. Montage : Céline Della Savia, avec l'aide précieuse d'Agnès Mathon, sous la direction de Sylvie Desachy et Sabine Boudou-Ourliac. Enquêtes : Myriam Devalette. Prise de son : Christian Marc. Durée : 11'24. Décembre 2010.
Les missions d'un service d'Archives départementales sont au nombre de 5 : contrôler, collecter, classer, conserver et communiquer les archives du département. 5C est une manière de donner à entendre « l'envers » des Archives par les personnes qui les appréhendent au quotidien dans leur environnement professionnel.
En préambule, certains passants évoquent ce que sous-tend pour eux le mot « archives ». Parfois teintées d'a priori qui, encore aujourd'hui, ont la vie dure, leurs réponses prennent aussi la forme de questionnements. En contrepartie, les agents du service offrent un témoignage sur le métier d'archiviste et le traitement des kilomètres linéaires d'archives.
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Tous nos remerciements à l'ensemble des agents des Archives et aux personnes qui ont accepté de prêter leur voix. Merci également à Émile et Antoine.
Prise de son et montage : Céline Della Savia, avec l'aide précieuse d'Agnès Mathon. Photographies : Céline Della Savia, sous la direction de Sylvie Desachy. Durée : 18'09. Septembre 2010