Autorisation donnée par l'inquisiteur, Herbert de Sens, d'utiliser pour la défense de la ville d’Albi l'emplacement de la maison d'un hérétique, Guillaume Adémar. Cet acte est rédigé dans une période particulièrement difficile. Nous sommes en pleine Guerre de Cent ans et le royaume de France est dévasté par les chevauchées anglaises et, un malheur ne venant jamais seul, ravagé depuis deux ans par la peste noire.
Dans ce contexte sombre, les consuls d’Albi sont confrontés à un cruel dilemme. Ils voudraient renforcer le mur de la ville en comblant ses brèches pour protéger Albi contre les « ennemis du royaume de France » (« hostes regni Francie ») qui s’approchent dangereusement. Pour cela, ils doivent construire un pan de mur sur un terrain appartenant jadis à un hérétique, Guillaume Adémar, dont la maison a été rasée à la suite de sa condamnation et le périmètre attenant « voué à l’ordure perpétuelle » (« perpetuo sterquilinio deputata ») et ainsi transformé en terrain vague (« platea vacua ») devant servir de dépôt d’ordures (« receptaculum immundiciarum ») sans possibilité de reconstruction.
Les consuls sont donc écartelés entre deux options : respecter la condamnation et compromettre la défense de la ville en ne construisant pas de mur sur la surface condamnée ou assurer la sécurité d’Albi en passant outre une sentence de l’Inquisition. Ils demandent donc une dérogation au représentant de l’Inquisition à Carcassonne, Herbert de Sens.
Le terrain est situé au lieu-dit Puech Amadenc (« a Pueg Amadenc »). Une rue d’Albi donnant dans la rue de Verdusse et située près des anciens remparts porte toujours ce nom. On peut donc situer approximativement la maison de Guillaume Adémar dans ce périmètre, près de l’ancienne porte de Verdusse.