En 1606, la communauté de Montels fait établir son compoix ou cadastre par Gaspard Bouthelhier notaire royal. Cette communauté bien qu’attenante à celle de Bellegarde (devenue aujourd’hui la commune de Bellegarde –Marsal) recense et estime ses biens fonciers à part. La même année Bellegarde fait de même, avec le même notaire, et classe dans la catégorie « forains » (personnes tenant un bien dans la communauté mais n’y résidant pas) les habitants de Montels.
Mollares : Moulares (commune)
Andocque : Andouque (commune)
Jurat est à l'origine un mot occitan issu du latin juratus, "qui a prêté serment". Un jurat est, dans certaines villes en particulier du sud-ouest de la France, un magistrat municipal ayant prêté serment. C'est aussi un nom parfois donné aux administrateurs élus d'une corporation ou d'un corps de métier, on emploie aussi le mot "juré". (Source : Wikipédia)
Canbors : Cambors, lieu de la paroisse de Montels (Source : Dictionnaire en ligne des noms de lieux du Tarn)
Extymattur : estimateur : Personne qui estime. Personne chargée de déterminer le prix, la valeur financière qui doit être attribué(e) à telle chose. (Source Cnrtl)
Consulat : structure administrative de la communauté d’habitants et par extension, la communauté ellemême. C’est à la fois le territoire et ses habitants. (Source : Compoix et cadastres du Tarn)
Avallua[ti]on : évaluation
Perge (ligne 12) : mis ici pour livre de perge qui vient du mot occitan perjament : arpentement. Perjament vient d’ailleurs de perche : mesure de longueur. (Source : Compoix et cadastres du Tarn)
Perge de dixhuict pans a mezure d’Alby (ligne 13-14) : unité de surface agraire, la perche est composée d’un certain nombre de pans. Un pan correspond généralement à la 8e partie de la cane en usage. (Source : Compoix et cadastres du Tarn)
Cestairee : sétérée, mesure agraire de référence qui ensuite se subdivise. La sétérée est construite avec un nombre variable de perches carrées. À Montels on parle d’une sétérée de 324 perches, soit 18 perches carrées (182 ). (Source : Compoix et cadastres du Tarn)
Cane de maizon : canne. L’unité de longueur dans le Languedoc est la canne. Elle se divise toujours en 8 pans, chaque pan en 8 pouces, chaque pouce en 8 lignes. Il y a 11 cannes différentes dans le Tarn qui varient de longueur de 2, 003 mètres à 1, 768 mètre). Chaque cadastre doit donc nommer la canne utilisée. La canne carrée sert à mesurer les surfaces bâties. (Source : Compoix et cadastres du Tarn)
Agrimansur : agrimanseur : arpenteur
Taule : table est mis ici pour tarif
Ostal : maison
Canbres : chambres : bâti ne comptant qu’une pièce fermant pouvant servir de resserre ou de refuge lorsqu’elle était placée à l’intérieur de fortifications.
Pendat : couvert. Construction munie d’un toit et de quelques murs mais largement ouverte aux vents permettant le séchage et la mise à l’abri de la pluie.
Talhade : taillis, coupe d’un bois, bois prêt à couper Quelle que soit la nature de culture, la terre peut y être de qualité différente. Le travail des estimateurs est de les classer par degrés, il y en a généralement entre 3 et 5. À Montels on trouve
Bo : bon
Comu : commun
Avol : faible, maigre mauvais
Le système monétaire de l'Ancien régime se caractérise par sa base duodécimale (système de numération en base 12) et par la distinction qu’il faisait entre monnaie de compte et monnaie de règlement. Le système était donc complexe mais malgré cela il a perduré depuis l'effondrement de l'Empire romain au Ve siècle jusqu'à la Révolution française.
Sous l’Ancien Régime, le système monétaire se basait sur deux séries d'unités :
Les deux communautés sont donc véritablement distinctes. Ce compoix présente un préambule à la calligraphie très soignée qui sert ici de clé pour entrer dans l’étude des textes du XVIIe siècle. Vous trouverez outre le texte, sa transcription et son commentaire, un tableau recensant les difficultés de lecture. Bon déchiffrage.
Il s’agit dans ce texte de faire le cadastre de la paroisse de Montels. Katastikhon : liste, devenu en italien « castato » donne en français, cadastre. Le cadastre donne pour chaque contribuable la valeur imposable des éléments de son patrimoine. Il sert de base pour lever l’impôt direct le plus important sous l’Ancien Régime : la taille. Le Languedoc est un pays de taille réelle qui, contrairement à la taille personnelle, se calcule sur les biens, non nobles possédés par les contribuables. Ces biens sont la plupart du temps immeubles (maisons, terres, vignes) mais peuvent parfois être meubles (bétail, outils de travail : métiers à tisser). On parle alors de « cabal » et le compoix devient cabaliste. (Source : Compoix et cadastres du Tarn).
Le compoix compte la plupart du temps un préambule. Celui de Montels mentionne le nom des responsables de la communauté et des principaux habitants, la mention des unités de mesure, l’entrepreneur, les agrimanseurs et estimateurs choisis, les détails de l’adjudication et le prix. Si le préambule est écrit en français plus ou moins farci d’occitan, le répertoire et le tarif sont intégralement rédigés en occitan (pour les mentions d’origine).