Nous sommes en 1682. Les consuls d’Albi ont à faire face aux prétentions du fermier du domaine du roi sur les maisons et terres des fossés de la ville. La ville fait, par ailleurs, le constat qu’elle ne possède aucun instrument de lutte contre l’incendie. La décision est prise de se munir de seringues à incendie. L’objet est d’un maniement difficile et d’une efficacité relative.
L’écriture est rapide et maîtrisée. Le texte est aéré, les paragraphes délimités par une majuscule. L’orthographe est assez correcte. De manière générale, les lettres sont à peine dessinées, les ligatures rassemblent parfois les mots entre eux.
Comme souvent, les lettres m, n suivis d’un u, d’un r ou d’un v, trois lettres assez proches, forment un ensemble confus ; il faut alors compter les pattes, en gardant à l’esprit que le mot n’a pas toujours l’orthographe actuelle : ligne 12, comunauté, ligne 10, ce pourvoiront.
Le e ressemble souvent à deux petits traits obliques, la ligature s’effectuant sur celui du haut : ligne 1, proposé que, ligne 12, ceste. Il faut mémoriser le tracé du s final, qui est à cette époque, et dans les textes plus anciens, une constante : ligne 14, maisons, ligne 16, aucuns instrumens.
De manière générale, les risques d’incendie sont importants. La ville réunit toutes les conditions pour que le feu trouve à naître, à se nourrir, à se propager : maison, de bois et de torchis, à encorbellement, avec un rez-de-chaussée réservé à l’activité et contenant les matériaux et matières premières nécessaires (bois, fagots, laine, chanvre, paille…), absence de matériel de lutte contre l’incendie, hormis les seaux (la pompe à bras, connue sous l’Antiquité, ne réapparaît qu’au XVIIIe siècle). Ainsi la ville de Toulouse fut ravagée, en 1463, par un incendie qui dura une quinzaine de jours et consuma 7000 maisons.
Albi fut protégée du feu, sauf en quelques habitations (à l’exemple de la rue de la porte Neuve en 1643, lieu que l’on appellera Patus Crémat), les maisons étant recouvertes d’un crépi, formant un revêtement ignifuge.