Lettres de grâce accordées par le roi Charles V aux auteurs d’une exécution sommaire dont les victimes sont les membres d’une bande de routiers (« comitiva ») que l'on conduisait à Réalmont pour y être jugés. En les mettant à mort de manière anticipée, les meurtriers, parmi lequels un barbier (« barbitonsor ») et un fabriquant d’huile (« olearius ») d’Albi pensaient les empêcher de s’évader, se protéger ainsi de méfaits supplémentaires et gagner l’indulgence plénière promise par le Pape Urbain V dans une bulle encourageant la lutte contre ces « malefactores » et ces « pillardos ». Ces arguments sont entendus par Charles V qui gracie les auteurs du massacre.
Ces événements se déroulent alors que la guerre de Cent ans connaît une trêve depuis 1360 (traité de Brétigny). Néanmoins, les compagnies de « routiers », des mercenaires désormais désœuvrés par la paix, continuent à ravager le Royaume de France en se livrant à de multiples pillages et exactions en tous genres sur la population.
C’est dans ce contexte que le pape Urbain V (Guillaume Grimoard, natif du Gévaudan) publie en 1363-1364 deux bulles (cf. site FranceArchives notice n° 2261 et 2262) excommuniant les routiers et accordant une indulgence à ceux qui les combattent.
Il est à noter que le siège de la papauté se trouve alors en Avignon et que le territoire pontifical est également menacé par ces mercenaires. Cette alliance objective entre le roi de France et le pape contre un ennemi commun peut expliquer la compréhension dont fait preuve Charles V.