Les archives produites ou reçus par les communes et les structures intercommunales sont des archives publiques (art. L. 211-4 du Code du patrimoine) et, à ce titre, elles sont inaliénables et imprescriptibles.
Les communes et les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) sont propriétaires de leurs archives.
Responsabilité civile et pénale
Obligation de conservation et de classement des archives
Obligation de communication des archives
Toutes les collectivités territoriales ont obligation de constituer une collection complète des délibérations de l’assemblée et des décisions du responsable de l’exécutif (arrêtés, décisions).
L’importance administrative et patrimoniale de cette collection justifie que sa conservation fasse l’objet d’une attention et un soin particulier. Elle est de ce fait encadrée juridiquement.
Le décret n° 2010 n° 2010-783 du 11 juillet 2010 et la circulaire IOC/B/10/32174C du 14 décembre 2010 précisent le contenu des registres et les modalités de reliure de ces actes.
Bon à savoir
A chaque renouvellement de municipalité, le maire (ou le président de l’E.P.C.I.) entrant, qu’il soit réélu ou non, est tenu de procéder au récolement de l’ensemble des documents confiés à sa responsabilité (arrêté du 31 décembre 1926 portant règlement des archives communales, art. 4).
Le récolement est un recensement des archives présentes en mairie (ou dans l’E.P.C.I.). Il se compose de deux documents :
Le procès-verbal de récolement et l’état des archives doivent être réalisés en trois exemplaires :
Ce récolement permet le transfert des archives entre le maire/président sortant et le maire/président élu. Il représente également un outil de valorisation du patrimoine archivistique. Les Archives départementales peuvent vous accompagner pour réaliser ce récolement.
Voir le catalogue qui recense les récolements des archives conservées dans les communes et dans les structures intercommunales, établis lors des visites d'inspections réalisées dans le cadre du contrôle scientifique et technique de l'État sur les archives.
Le récolement des archives est également nécessaire suite à la prise de fonction d’un archiviste dans une collectivité territoriale (Code du patrimoine, art. R 212-55) ou à un déménagement des archives. Il doit être réalisé dans l’année qui suit la prise de fonction ou le déménagement.
Le procès-verbal de récolement devra être signé par le maire (ou le président de l’E.PC.I.), un exemplaire sera transmis au directeur des Archives départementales.
Afin d’assurer au mieux la préservation des archives communales, le code du patrimoine précise les obligations et modalités de dépôt : Code du patrimoine, article L212-11 à 14
Avantages du dépôt
Il permet de sauvegarder les archives des petites communes qui ne disposent ni des moyens matériels et financiers ni des capacités humaines pour assurer le classement, la conservation et la communication des documents.
Les fonds d’archives de communes déposés sont classés selon le cadre de classement officiel de 1926, conditionnés et communiqués selon la réglementation en vigueur.
Conséquences du dépôt
La collectivité reste pleinement propriétaire de ses archives tandis que les Archives départementales en assurent la conservation, le classement et la communication au public des documents déposés (art. L212-14 du Code du patrimoine). Elle peut ainsi emprunter les documents déposés pour les besoins du service ou dans le cadre d’une action de valorisation (exposition, publication, etc.).
Dépôt des communes de moins de 2 000 habitants
Actuellement, la majorité des communes a déjà déposé tout ou une partie de leurs archives anciennes et modernes, ce qui représente environ 500 mètres linéaires.
Obligation de dépôt
Le Code du patrimoine (art. L 212-11) prévoit le dépôt obligatoire aux Archives départementales :
Des modalités de dérogation sont possibles : après déclaration auprès du représentant de l'Etat dans le département, la commune peut, alors, conserver elle-même ces documents ou, si elle est membre d'un groupement de collectivités territoriales, les déposer selon les modalités prévues au premier alinéa de l'article L212-12.
Modalités de dépôt
La collectivité peut confer ses archives soit :
Dérogation
Si la commune souhaite conserver ses archives, une possibilité de dérogation à l’obligation de dépôt est cependant prévue : "après déclaration auprès du représentant de l'État dans le département et accord de l'administration des archives, la commune peut conserver elle-même ses archives" (art. L 212.-11 du Code du patrimoine).
La commune s’engage alors à conserver ses archives anciennes dans de bonnes conditions, à les classer et en garantir l’accès au public en toute sécurité.
Dépôt des communes de plus de 2 000 habitants
Elles peuvent déposer leurs archives après délibération du conseil municipal :
ou après convention :
Pour les groupements de communes, la collectivité peut déposer ses archives :
Dépôt d’office
Dans tous les cas, s’il s’avère que les archives définitives sont en péril sur rapport écrit du directeur des Archives départementales, leur dépôt aux Archives départementales peut être prescrit d'office par le préfet, six mois après une mise en demeure restée sans effet (Code du patrimoine, art. R. 212-60 et R. 212-61).
Stockage externalisé
Les collectivités locales peuvent confier la garde de leurs archives intermédiaires à un prestataire privé, sous réserve que ce dernier soit agréé par un décret ministériel (Code du patrimoine, art. L. 212-4 et R. 212-19 à R. 212-22) :
Prévention du risque amiante
L’amiante est un matériau nocif pour la santé des agents manipulant des archives, si celles-ci s’avèrent imprégnées de poussières amiantées (voir le Code de santé publique, article R1334-29-5).
Le ministère de la Culture (Service interministériel des archives de France) a renforcé au travers d’une circulaire et d’un vademecum (juin 2017), la prise en compte du risque amiante : des précautions d’usage, avant la collecte des archives publiques et le cas échéant, avant toute visite d’expertise dans un local d’archives, sont préconisées.
Tous les dépôts et versements aux Archives départementales doivent faire l’objet d’un contrôle (circulaire 2015-004 du 5 août 2015 du ministère de la Culture). A cet effet, est délivré le DTA (Diagnostic Technique Amiante) du local ou des locaux de conservation qui renseigne sur la présence ou non d’amiante.
Au-delà du contrôle scientifique et technique de l'État sur les archives, les Archives départementales accompagnent et conseillent les collectivités dans la gestion et la valorisation de leurs archives :