Répertoire numérique de la sous-série 3 P : cadastre, 1800-1930 (1992)
Le cadastre partage avec l'état civil le privilège d'être sans doute le paradigme des archives publiques.
Rêvé par la Monarchie, voulu par la Révolution, décrété par l'Empire, obstinément réalisé et perfectionné par les régimes successifs, il est devenu un véritable lieu de mémoire de la République : à la fois émanation de l'Etat sous son aspect le plus froid et inquisitorial, mais institution la plus proche qui soit des citoyens, surtout dans le monde rural ; document officiel et fiscal, mais familier et communicable à quiconque ; décor obligé de la maison commune, incarnation et symbole de l'égalité de tous les citoyens devant les charges publiques.
C'est aussi le document d'archives idéal parce que sa vie administrative est très longue (dans certaines communes, les plans "napoléoniens" ont pu servir de l'Empire aux années 1980), alors que son utilité dépasse tout de suite, et de très loin, son simple but fiscal.