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CNRD 2019-2021

 

1940. Entrer en Résistance. Comprendre, refuser, résister.

Introduction

La succession d’évènements qui marque l’année 1940 en fait une période complexe et difficile à comprendre.

La « drôle de guerre », l’invasion allemande, les combats et les destructions, l’exode, l’armistice, les prisonniers de guerre, l’occupation, les difficultés de ravitaillement, les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, la fin de la IIIe République, l’instauration d’une législation répressive et la collaboration constituent la longue litanie non exhaustive des multiples changements vécus par la France et les Français. Certes, selon son lieu de résidence, son statut social, son niveau d’instruction, ses opinions politiques, ses conditions de vie, chaque Français a perçu différemment le fil des événements. Le département du Tarn ne fait pas exception.

Contextualisation des documents

Comprendre pour refuser, puis résister ne put se faire ni très facilement, ni spontanément tant furent grands le choc de la défaite et la crainte d’une France rayée de la carte à l’image de la Pologne en octobre 1939 et tant étaient pesantes les difficultés de la vie quotidienne.

Cependant, il serait réducteur de ne traiter le sujet qu’à travers le prisme de la seule défaite de juin 1940. Dès auparavant, les restrictions aux libertés, notamment en matière de liberté d’expression, avaient fait l’objet d’une vive opposition. Ainsi, Augustin Malroux, député SFIO du Tarn depuis 1936, s’était-il élevé avec force en février 1940 contre la censure qui touchait les opinions de gauche et d’extrême-gauche, mais non celles d’extrême-droite.

Dans cette année extraordinaire, alors que les cadres ordinaires de la vie quotidienne étaient bouleversés, quelle signification revêt l’entrée en résistance ? Qui comprend ? Qui refuse ? Qui résiste ? Quelles sont les raisons qui mènent certains Tarnais à franchir le pas ? Dans quelles conditions ? À quel moment ? Avec quelles modalités (c’est-à-dire de manière épisodique ou pérenne) ?

Par quels canaux et en fonction de quelles sensibilités ou préoccupations certains Tarnais sont-ils en mesure d’appréhender les évolutions de  l’année 1940 (fin de la République, législation répressive et autoritaire, collaboration).

À partir de quand et suivant quels cheminements personnels certains Tarnais ont-ils décidé de s’opposer à l’évolution des événements ?

Comment agir pour mettre en application son refus ? Il s’agit pour ceux qui refusent et souhaitent montrer leur refus de mettre en place des actions ad hoc. Quelles sont les options retenues et comment rassembler les volontés et les moyens alors que les actes de résistance tombent sous le coup de la loi et peuvent faire l’objet de réprobations de la part de l’opinion publique ?

Texte de présentation

Témoignage : l'année 1940 vue par Charles d'Aragon

Résistant de la première heure, Charles d’Aragon, depuis son château de Saliès, a tenu un journal intime de décembre 1940 à août 1942. C’est à partir des six cahiers qu’il rédige dans les années 1970 son témoignage à froid « La Résistance sans héroïsme ».

Publié en 1977, l’ouvrage  a été réédité en 2001 enrichi d’une introduction de Guillaume Piketty dans laquelle il rappelle le contexte des années 70, où la mémoire héroïsée de la Résistance laisse place au soupçon d'une collaboration généralisée des Français. Charles d'Aragon par son témoignage sans concession a sans nul doute cherché à rétablir une part de vérité entre ces deux points de vue extrêmes.

Charles d’Aragon a fait partie de ceux qui,  dès 1939, ont appelé à un sursaut civique suite aux accords de Munich. Engagé volontaire  lorsque la guerre éclate, il entre en Résistance au printemps 1941 et devient responsable du mouvement Combat pour le département du Tarn.

Son témoignage est intéressant car il donne à voir l’état d’esprit dans la zone non-occupée après la débâcle de mai-juin 1940 mais aussi l’avènement du régime de Vichy et la structuration progressive des réseaux de résistance.

Ce  témoignage est marqué par la personnalité de son auteur, issu d’une famille catholique, à la fois royaliste et républicaine. Parce que subjectif, il peut apparaitre non consensuel, pour autant, il reste précieux car il est le fruit d’un acteur incontournable de la résistance tarnaise.

C’est pour cela que le service éducatif propose une sélection d’extraits de « La Résistance sans héroïsme » à destination des enseignants et élèves, en lien avec le thème du Concours national de la Résistance et de la Déportation « 1940. Entrer en Résistance. Comprendre, refuser, résister ».

Fiche élève

Vocabulaire

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